(+212) 6 43 54 07 84
support@germetique.com
CASABLANCA 20250, MAROC
La mélatonine est une hormone produite naturellement par l’organisme qui régule les rythmes biologiques. Elle est aussi fabriquée en laboratoires. Dans quels cas la prise de médicaments ou de compléments alimentaires est-elle recommandée ? Aide-t-elle vraiment à dormir ? Cette mélatonine synthétique est-elle sans risques ?
La mélatonine est produite principalement par la glande pinéale (ou épiphyse), une structure de la taille d’un petit pois située à la base du cerveau. Si elle a de multiples implications sur de nombreuses fonctions de notre organisme, son effet majeur reste la synchronisation du cycle veille/sommeil. La mélatonine décide de l’heure de l’endormissement.
Elle existe aussi sous forme de médicaments ou de compléments alimentaires. Cette hormone de synthèse, longtemps utilisée par les hôtesses de l’air pour pallier le décalage horaire, est de plus en plus plébiscitée contre les troubles du sommeil. Mais elle doit être prescrite à bon escient et ne convient pas à tout le monde.
Dosée à 2 mg par comprimé, la mélatonine est un médicament délivré sur ordonnance (le Circadin) et réservé aux personnes de plus de 55 ans qui rencontrent des difficultés à s’endormir, des réveils nocturnes et/ou précoces. Il est généralement recommandé d’avaler cette forme à libération prolongée 30 minutes avant le coucher. Le médicament n’est pas remboursé (30 euros environ la boîte de 30 comprimés).
Plus faiblement dosée, la mélatonine existe aussi sous forme de complément alimentaire.
« Elle est alors intéressante pour les personnes qui présentent un vrai retard de phase. Elle peut leur permettre de s’endormir et de se réveiller plus tôt, indique le Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre, président du . Mais il est important qu’un médecin le confirme, grâce à un agenda du sommeil, car s’il s’agit d’un autre trouble, elle risque de dérégler complètement le sommeil. »
Les compléments alimentaires (souvent associée à des plantes sédatives comme la valériane ou la passiflore) doivent apporter, réglementation française oblige, moins de 2 mg de mélatonine par jour. Le dosage recommandé en cas d’insomnie légère est généralement de 1 mg/jour.
Mais ces compléments alimentaires contenant de la mélatonine peut avoir des effets secondaires chez certaines personnes. L’Agence nationale de sécurité sanitaire les déconseille aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants et aux adolescents, aux patients souffrant d’une maladie inflammatoire (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, polyarthrite rhumatoïde…) ou auto-immune. Un avis médical est recommandé si on suit un traitement médicamenteux (anxiolytique, antidépresseur).
Ces précaution prises, le protocole de base consiste à prendre la mélatonine trois à quatre heures avant le moment de l’endormissement spontané, par exemple 11 heures du soir si on s’endort entre 2 et 3 heures du matin.
« Des ajustements sont parfois nécessaires selon la réaction. Une somnolence trop rapide, et il faudra la prendre plus tard. Si, au contraire, la mélatonine n’a pas d’effet, il faudra tâtonner jusqu’à trouver le bon moment. »
Celle que l’on appelle « l’hormone du sommeil » n’est efficace que dans certains cas :
les insomnies dues à un retard de phase de sommeil, à cause notamment de mauvaises habitudes (coucher tardif, usage des écrans…) ;les insomnies chez les plus de 55 ans, particulièrement si la personne se réveille trop tôt ;chez les personnes souffrant de la maladie de Parkinson ou de démences : la mélatonine les aide alors à stabiliser leur sommeil et rend leurs nuits moins agitées.
La mélatonine peut aussi améliorer les symptômes du jet leg (décalage horaire), « mais seulement pour les voyages vers l’Est, avec un décalage horaire compris entre cinq et dix heures. On la prend alors les deux ou trois premiers jours, entre 19 heures et 20 heures, heure locale », conclut le Dr Royant-Parola.
La mélatonine n’a pas d’intérêt en cas d’insomnie liée à l’anxiété ou en cas de réveils précoces dus à une dépression.
Crédit : Emmanuelle Blanc , Santé magazine.
Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre, responsable d’un centre d’exploration du sommeil, président du réseau Morphée.